Les petits réacteurs modulaires (PRM) sont de petits réacteurs destinés à de nouveaux marchés afin de répondre aux besoins mondiaux pour une forme d’énergie qui est sécuritaire, propre et économique. Au Canada, cela pourrait signifier de nouvelles options d’énergie propre pour remplacer le charbon, écologiser les mines et améliorer la sécurité énergétique des communautés isolées.
« Les gouvernements, les services publics, l’industrie et le laboratoire national appuient la démonstration des technologies de PRM, de préférence plus d’une, sur des sites appropriés au Canada. »
La Feuille de route canadienne sur les petits réacteurs nucléaires
Opportunité
Pour lutter contre les changements climatiques, les petits réacteurs modulaires présentent une option viable qui ne peut être ignorée. Afin d’atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, il est nécessaire de faire appel à toutes les options technologiques : énergies renouvelables, nucléaire, hydrogène et autres. L’ensemble de ces options est nécessaire pour réussir.
Il vaut la peine de signaler le créneau offert par les petits réacteurs modulaires, compte tenu de l’expertise du Canada en technologie nucléaire, notamment sa chaîne d’approvisionnement actuelle et le marché potentiel. Ceci dit, les avantages économiques et en termes d’emploi que peuvent apporter les petits réacteurs modulaires ne peuvent être réalisés que dans la mesure où le Canada est le premier à en faire la démonstration. C’est par la démonstration d’un petit réacteur modulaire que la chaîne d’approvisionnement peut s’établir, que la propriété intellectuelle peut se développer et que le savoir-faire Canadien dans la conception, la construction et l’exploitation des petits réacteur modulaires peut s’accroître et peut éventuellement être commercialisé à l’échelle mondiale.
L’expertise, les capacités et les installations des LNC aux Laboratoires de Chalk River peuvent être mises à profit pour stimuler l’innovation nucléaire au Canada et faciliter l’adoption de nouvelles technologies par le marché.
Dans le cadre de leur vision à long terme, les LNC se sont fixé l’objectif de devenir un carrefour de la recherche et de la technologie en matière de petits réacteurs modulaires. Cet objectif est conforme au rôle d’EACL en tant que société d’État fédérale, qui consiste à favoriser la science et la technologie nucléaires et à propulser l’innovation nucléaire au Canada.
Il est important de noter que l’industrie nucléaire est aujourd’hui dirigée par le secteur privé. Les rôles d’EACL et des LNC sont de soutenir et de permettre au secteur privé d’apporter de nouvelles technologies sur le marché.
En 2018, les LNC ont amorcé un processus d’invitation de demandes à l’intention des organisations intéressées à installer un projet de démonstration de petits réacteurs modulaires sur l’un des sites d’EACL.
Prochaines étapes
À l’heure actuelle, trois des répondants au processus d’invitation lancé par les LNC ont complété avec succès la phase de pré-qualification et ont été invités à passer à la phase de diligence raisonnable. Au cours de cette étape, les LNC évalueront avec une rigueur accrue les avantages techniques et commerciaux des conceptions proposées, évalueront la viabilité financière des projets et examineront les exigences nécessaires en matière de sécurité nationale et d’intégrité.
Global First Power, un partenariat de coentreprise entre Ontario Power Generation et USNC Power Ltd, une filiale canadienne à part entière d’Ultra Safe Nuclear Corporation, ont été invités à participer à des discussions préliminaires non exclusives concernant les arrangements fonciers, la gestion des risques du projet et les conditions contractuelles (phase 3). À l’automne 2020, Global First Power a signé un accord d’accueil de projet avec les LNC, qui a établi le cadre dans lequel Global First Power et les LNC travailleront ensemble à l’avancement du projet. Les négociations en cours à la phase 3 ne sont pas une indication de l’approbation du projet, et la proposition et le promoteur doivent satisfaire à une évaluation plus rigoureuse, y compris un processus réglementaire qui implique la participation du public et des communautés autochtones, ainsi qu’une étude environnementale rigoureuse.
Parallèlement aux discussions commerciales avec EACL et les LNC, Global First Power a soumis une demande de préparation de site à la Commission canadienne de sûreté nucléaire, l’organisme de réglementation nucléaire indépendant du Canada. La demande envisage un réacteur thermique de 15 MW (5 MW électriques) sur le site d’EACL à Chalk River, en Ontario.
En juillet 2019, le gouvernement fédéral du Canada a émis l’avis de lancement d’une évaluation environnementale pour ce projet. De plus amples détails sur le projet proposé sont disponibles dans la description du projet qui se trouve sur le site Web de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale et sur celui de Global First Power (en anglais seulement).
Il est important de noter que tous les projets sont soumis aux processus et aux exigences réglementaires. Le processus d’octroi de licence est entièrement indépendant de toute étape d’invitation et d’évaluation dirigée par les LNC et EACL. Si un projet passe à une demande de licence, les promoteurs devront s’engager de manière significative dans le projet avec le public et les communautés autochtones. Entre-temps, EACL et les LNC continuent de faire participer les collectivités locales et autochtones à l’élaboration de plans visant à permettre aux PRM de solliciter des points de vue et d’obtenir des contributions.
Pour plus d’information sur le processus d’invitation des LNC, veuillez consulter leur site web.
Pour plus d’information sur la contribution d’EACL au plan d’action des petits réacteurs modulaires, consultez le site web.
Au Canada, les petits réacteurs modulaires offrent un potentiel dans trois grands domaines d’application:
- La production d’électricité sur le réseau, surtout dans les provinces où l’on vise à éliminer l’utilisation du charbon comme source d’électricité. Les entreprises d’électricité veulent remplacer les centrales au charbon en fin de vie par des centrales de base non-émettrices de taille similaire.
- Production combinée de chaleur et d’énergie sur et hors réseau pour l’industrie lourde. Les producteurs de sables bitumineux et les mines isolées pourraient bénéficier d’options de production de chaleur et d’électricité en grand volume qui seraient plus fiables et plus propres que leurs sources d’énergie actuelles.
- Énergie hors réseau, chauffage centralisé et dessalement dans les collectivités éloignées. Ces communautés dépendent actuellement presque exclusivement du carburant diesel, ce qui présente certains défis (par exemple : le coût et les émissions de gaz à effet de serre). Les très petits réacteurs modulaires offrent une option sans émissions de gaz à effet de serre pour les communautés où les énergies renouvelables ne peuvent à elles seules répondre aux besoins.
Que disent les gens des petits réacteurs modulaires
Plan d'action canadien pour les petits réacteurs nucléaires
Dans le cadre de la Feuille de route pour les petits réacteurs modulaires canadiens lancée en novembre 2018, Ressources naturelles Canada a lancé le Plan d’action canadien pour les petits réacteurs modulaires en décembre 2020. Avec des recommandations fournies par plus de 100 organisations à travers le pays, y compris plusieurs gouvernements provinciaux et territoriaux, des partenaires industriels, la société civile et des voix autochtones, le plan d’action pour les petits réacteurs modulaires fournit un ensemble d’actions pour les partenaires afin de faire progresser le développement, la démonstration et le déploiement des petits réacteurs modulaires au Canada.
Feuille de route canadienne sur les petits réacteurs nucléaires
Publiée en novembre 2018, la Feuille de route canadienne sur les petits réacteurs nucléaires a été préparée par les provinces, les territoires, les sociétés d’électricité, les collectivités autochtones et divers intervenants intéressés dans une initiative commandée par Ressources naturelles Canada. Après un processus de mobilisation de 10 mois avec l’industrie et les utilisateurs finaux potentiels, la Feuille de route offrait plus de 50 recommandations dans des domaines comme la gestion des déchets, la préparation réglementaire et la mobilisation internationale.
Plus particulièrement en ce qui a trait aux technologies de démonstration, dans la Feuille de route sur les PRM, on recommande que « Les gouvernements, les services publics, l’industrie et le laboratoire national appuient la démonstration des technologies de PRM, de préférence plus d’une, sur des sites appropriés au Canada. »
Comité permanent des finances de la Chambre des communes
En décembre 2018, le Comité permanent des finances de la Chambre des communes publiait un rapport de ses consultations prébudgétaires, intitulé « Cultiver la compétitivité : Aider les Canadiens à réussir ».
Plus précisément, en ce qui a trait aux petits réacteurs nucléaires, le comité recommandait de « mobiliser des capitaux privés et les actifs d’Énergie atomique du Canada limitée pour donner suite à la Feuille de route des petits réacteurs nucléaires , ce qui garantirait au Canada son rôle en tant que chef de file dans le développement de ces réacteurs pour l’exportation, soutiendrait la croissance économique et fournirait une solution nationale pour les collectivités nordiques éloignées, de même que les industries qui veulent cesser la consommation de diesel ».
Lire le rapport complet du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes
En juin 2017, le Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes publiait un rapport intitulé « Le secteur nucléaire à la croisée des chemins : Favoriser l’innovation et la sécurité énergétique pour le Canada et le monde ».
En ce qui a trait aux petits réacteurs nucléaires, le comité recommandait ceci : « Que le gouvernement du Canada continue de soutenir le développement des petits réacteurs modulaires (PRM), ceux-ci ayant le potentiel de fournir de l’énergie propre et fiable aux collectivités éloignées et nordiques et d’ouvrir de nouvelles régions à l’exploitation des ressources et aux retombées économiques connexes. »
Lire le rapport intégral du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes et la Réponse du gouvernement.