Pourquoi EACL détient-elle des déchets radioactifs?
Depuis le lancement d’EACL en 1952, nous avons stimulé la recherche et le développement nucléaires au Canada. Nous avons construit des prototypes de réacteurs nucléaires pour démontrer que les réacteurs CANDU pouvaient produire de l’électricité. Nous avons également mis au point des isotopes médicaux pour détecter et traiter le cancer. Ces deux processus ont créé des déchets radioactifs qui sont stockés de façon sécuritaire et responsable.
Les réacteurs nucléaires produisent de l’électricité sans produire d’émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, 15 % de l’électricité du Canada provient de l’énergie nucléaire. Presque tout est généré en Ontario, le reste étant généré au Nouveau-Brunswick.
Les isotopes médicaux des réacteurs nucléaires canadiens ont été utilisés plus d’un milliard de fois dans le monde pour détecter et traiter le cancer.
La production d’isotopes médicaux et d’énergie propre ne peut se faire sans créer de déchets radioactifs.
Tous les déchets radioactifs créent un risque, mais le niveau de risque dépend du type de déchets en cause. Les déchets comme le combustible nucléaire usé demeureront très dangereux pour les gens et l’environnement pendant des générations. Par ailleurs, certains types de déchets ont une très faible radioactivité, comme les vêtements de protection des travailleurs, les vadrouilles et les chiffons. Le risque qu’ils représentent aujourd’hui disparaîtra sur quelques centaines d’années, peut-être même plus tôt.
Les déchets d’EACL comprennent les sous-produits hérités de sept décennies de science et de recherche nucléaires. Il s’agit surtout de sols contaminés ou de débris de démolition provenant de bâtiments de laboratoire. EACL possède également du combustible utilisé dans des prototypes et des réacteurs de recherche, ainsi que des pièces de réacteurs, des filtres et d’autres articles utilisés dans la recherche et le développement nucléaires.
Les déchets d’EACL comprennent également des matières radioactives qui ont été laissées à la traîne par d’autres organisations qui utilisent des pratiques de gestion des déchets désuètes. En 2016, EACL a accepté de les entreposer et de les éliminer dans le cadre de l’Initiative dans la région de Port Hope.
À quel point est-ce dangereux?
Les déchets radioactifs sont dangereux en cas d’exposition. S’ils demeurent confinés et isolés, ils ne présentent aucun danger.
Le rayonnement nuit aux humains en modifiant les cellules dans les tissus humains, ce qui peut mener à des cancers, des complications de la grossesse et ultimement au mort. Au fil des décennies de recherche, nous en sommes venus à comprendre le rayonnement et la façon de le gérer en toute sécurité.
La gestion sûre signifie différentes mesures, selon la provenance du rayonnement.
Le combustible utilisé dans les centrales nucléaires est très dangereux. Il doit être géré pendant une très longue période. Toutefois, d’autres déchets radioactifs sont simplement des sols contaminés par des pratiques utilisées il y a des années, et ces pratiques sont maintenant révolues. Ce type de déchets est moins dangereux. Malgré cela, il faut quand même le confiner et l’isoler, afin d’assurer la sécurité des humains, des plantes et de la faune.
En fait, près de 99 % des déchets radioactifs du Canada sont des sols contaminés, des débris de laboratoires démolis et des articles de nettoyage comme des chiffons. Il s’agit de « déchets de faible activité ». Ils requièrent un minimum d’isolement. Dans quelques centaines d’années, si ce n’est pas plus tôt, leur radioactivité va s’estomper au point où elle ne menacera plus les humains et l’environnement.
Seulement 0,5 % des déchets radioactifs du Canada sont du combustible usé extrait des réacteurs des centrales nucléaires. Ces déchets sont hautement radioactifs et ils génèrent de la chaleur. Aujourd’hui, les stations entreposent ces déchets en toute sécurité dans des conteneurs en béton. Ces stations collaborent à la construction d’un centre de stockage souterrain profond qui retiendra le combustible usé pendant encore longtemps.
Les 0,6 % restants des déchets radioactifs du Canada sont des « déchets de moyenne activité ». Il s’agit des pièces de réacteur usagées et des produits chimiques qui aident les réacteurs à mieux fonctionner. Comme le combustible usé, ces déchets doivent être gérés à long terme, mais ils n’ont pas autant besoin de protection contre la chaleur.
Il est intéressant de noter que le danger de tous les déchets radioactifs finit par s’estomper à des niveaux sûrs, contrairement aux types de déchets industriels toxiques qui demeurent dangereux pour toujours.
Quelle quantité de déchets EACL possède-t-elle?
Nous sommes propriétaires de la plupart des déchets radioactifs du Canada.
Type | Part d’EACL (%) |
---|---|
Déchets radioactifs de faible activité | 95 |
Déchets radioactifs de moyenne activité | 12 |
Déchets radioactifs de haute activité | 2 |
Prenez note: Les chiffres de ce tableau sont basés sur l’inventaire des déchets radioactifs de Ressources naturelles Canada, qui est mis à jour tous les trois ans.
Que fera EACL au sujet de ses déchets?
Il est important de savoir que tous les déchets d’EACL (et de tout le Canada) sont entreposés de façon sécuritaire. Ils ne présentent aucun danger pour les humains ou l’environnement.
Lorsque les centrales nucléaires construisent un stockage souterrain permanent pour leur combustible usé, nous y envoyons le nôtre.
Pour les déchets de moyenne activité provenant de nos réacteurs de recherche et de prototypes (Chalk River, Whiteshell, Douglas Point, NPD et Gentilly-1), nous construirons notre propre stockage en surface à Chalk River. Lorsque le Canada construira des installations souterraines de stockage des déchets de moyenne activité, nous y stockerons les nôtres.
Ensemble, les deux sites de stockage souterrains abriteront environ 1 % des déchets radioactifs du Canada. Les autres 99 % seront isolés et confinés au niveau de la surface de la Terre.
Pour EACL, cela signifie trois monticules de confinement.
Un monticule, juste à l’est de Toronto, à Clarington, a déjà été rempli et fermé. Connu sous le nom de Port Granby, il contient environ 1,300,000 mètres cubes de déchets. EACL travaille en partenariat avec les municipalités locales et les Premières Nations pour transformer les terres environnantes en réserve naturelle.
On remplit actuellement un autre monticule à Port Hope. Il peut contenir 1,700,000 mètres cubes de déchets. EACL prévoit le refermer vers 2030.
Un troisième monticule a été proposé pour les Laboratoires de Chalk River d’EACL. S’il est approuvé par l’organisme de réglementation nucléaire indépendant du Canada, ce monticule stockerait les déchets de faible activité provenant de près de huit décennies de recherche et de développement nucléaires. Contrairement aux autres monticules, celui-ci resterait ouvert pendant 40 ans ou plus. Il restera ouvert, car les travaux de recherche et de développement à Chalk River se poursuivent.
Aujourd’hui, les scientifiques du domaine nucléaire travaillent sur de nouveaux réacteurs, un nouveau traitement contre le cancer et de nouvelles façons d’améliorer la sûreté et la sécurité nucléaires.
Le monticule proposé de Chalk River leur permettrait de poursuivre leur travail en sachant que les déchets qu’ils créent seront éliminés de façon sécuritaire.